Comment ne pas se noyer dans un Data Lake de nos jours ?
Les Data Lakes (ou lacs de données) sont devenus des infrastructures essentielles pour centraliser et stocker la masse croissante de données produites par les entreprises. Pourtant, sans gouvernance solide, ces espaces risquent rapidement de se transformer en véritables « marécages de données » (data swamps) : données incohérentes, qualité insuffisante, doublons et silos métiers.
Cet article explique les principaux enjeux liés aux lacs de données et montre comment la gouvernance des données et des rôles dédiés comme le Data Steward permettent de garder la maîtrise de son patrimoine informationnel.
Qu’est-ce qu’un Data Lake ?
Un Data Lake est un espace de stockage centralisé où sont déposées toutes les données d’une organisation, qu’elles soient structurées (bases de données, ERP, CRM), semi-structurées (logs, JSON, XML) ou non structurées (documents, images, vidéos).
Contrairement à un data warehouse (entrepôt de données) qui impose une structure en amont, le data lake conserve les données dans leur format brut afin de favoriser l’agilité et l’innovation.
Sans gouvernance, ce lac peut rapidement devenir incontrôlable, rendant les données inutilisables pour l’analyse et la prise de décision.
Les risques d’un Data Lake sans gouvernance
Beaucoup d’organisations pensent pouvoir « repousser » la cartographie et la gouvernance des données. Mais cette procrastination mène généralement à plusieurs problèmes :
- Rapports incohérents : chaque département obtient des résultats différents à partir des mêmes données.
- Qualité insuffisante : erreurs, valeurs manquantes, données obsolètes.
- Doublons massifs : accumulation de copies et versions divergentes.
- Perte de confiance : les équipes finissent par douter de leurs propres indicateurs.
Comme pour une blessure négligée, l’absence de gouvernance en amont peut transformer un problème mineur en crise majeure.
Bonne pratiques pour développer et maintenir vos data products
Dans ce guide, nous vous proposons une présentation complète afin de vous aider à faire face aux complexités du développement et du maintien de data products.
Téléchargez le livre blancLes 4 phases de dérive d’un Data Lake
Phase 1 : les signaux faibles
- Les problèmes apparaissent seulement dans certains silos métiers.
- Les Data Stewards d’équipe peuvent encore corriger manuellement les erreurs.
- Les impacts restent limités à court terme.
Action recommandée : instaurer rapidement des règles de qualité des données et documenter les sources dans un glossaire métier pour prévenir la propagation.
Phase 2 : l’alerte départementale
- Les erreurs et doublons commencent à toucher un département entier.
- La qualité des données devient une contrainte opérationnelle.
- Les décisions commencent à être biaisées.
Action recommandée : mettre en place une stratégie de gouvernance plus formalisée, avec un suivi qualité, des workflows de correction et des indicateurs (Data Quality KPIs).
Phase 3 : la contamination organisationnelle
- Les problèmes de données dépassent un département et touchent plusieurs équipes.
- Les flux non contrôlés entraînent des incohérences globales.
- Les usages analytiques et IA deviennent risqués.
Action recommandée : créer un réseau de Data Stewards transverses, chargés de contrôler la qualité, tracer les origines (data lineage) et organiser les flux.
Phase 4 : le marécage de données
- Le Data Lake est devenu inutilisable pour la prise de décision.
- La gouvernance des données est quasi inexistante.
- L’organisation subit des impacts financiers, opérationnels et réglementaires (risque RGPD, HIPAA, etc.).
Action recommandée : constituer une équipe Data dédiée (Chief Data Officer, Data Stewards, Data Governance Manager) et lancer un programme de gouvernance structuré (politiques, catalogage, outils spécialisés).
Gouvernance proactive : la clé pour éviter le chaos
L’adage « mieux vaut prévenir que guérir » s’applique parfaitement à la gestion des données.
Aujourd’hui, le volume et la vitesse des flux (Big Data) touchent toutes les entreprises, grandes ou petites. Avoir une gouvernance proactive permet de :
- Préserver la qualité et l’intégrité des données.
- Réduire les coûts liés au nettoyage et à la duplication.
- Faciliter la conformité réglementaire (RGPD, CCPA, FISMA).
- Favoriser la confiance et l’adoption des données par les métiers.
Bonnes pratiques pour ne pas se noyer dans un Data Lake
- Cartographier les sources avec un glossaire métier et technique.
- Mettre en place un Data Catalog pour centraliser les métadonnées et documenter les jeux de données.
- Attribuer des rôles clairs : Data Stewards, Data Owners, Chief Data Officer.
- Définir des règles de qualité (unicité, complétude, exactitude, fraîcheur).
- Automatiser les contrôles via des outils de data observability.
- Former les équipes à la gouvernance et à la culture data.
FAQ
- Quelle est la différence entre un Data Lake et un Data Warehouse ?
-
Un Data Warehouse est structuré et conçu pour l’analyse, tandis qu’un Data Lake stocke des données brutes dans leur format natif pour plus de flexibilité.
- Qu’est-ce qu’un “data swamp” ?
-
C’est un Data Lake devenu inutilisable à cause du manque de gouvernance, où les données sont incohérentes, dupliquées ou non documentées.
- À quel moment mettre en place une gouvernance des données ?
-
Dès le lancement d’un projet data. Attendre que les problèmes apparaissent multiplie les coûts et fragilise la confiance des métiers.
Points clés à retenir
- Un Data Lake mal gouverné devient rapidement un marécage de données – data swamp.
- Les problèmes suivent une progression en 4 phases : signaux faibles, alerte départementale, contamination, chaos.
- La gouvernance proactive (rôles, outils, règles) est le meilleur rempart.
- La confiance et la valeur des données dépendent de leur qualité et de leur traçabilité.
Source utile : Data Lake